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Mais si nous souhaitons nous retirer de l’organisation du Championnat
de France aujourd’hui, c’est surtout parce que nous sommes
las de devoir porter sur nos seules épaules les critiques adressées
à un circuit qui a pourtant fait preuve de ses qualités.
Chaque partie impliquée dans le paysage sportif y a sa part de
responsabilités. Petit tour d’horizon :
Côté fabricants et professionnels, un petit nombre nous a
toujours soutenus et encouragés. Ils se reconnaîtront et
qu’ils soient ici sincèrement remerciés. Mais beaucoup
ont, depuis des années, trouvé de bien mauvais prétextes
pour ne pas aider le Tour. Il en va de même pour le groupement «
FIN, Métiers de la Planche à Voile » qui, malgré
la qualité de la plupart des professionnels qui le compose, n’a
pas cru bon de devoir soutenir, au nom du collectif, le seul circuit qui
fait qu’on aperçoit du windsurf dans les médias. Nous
ne pouvons pas rester sans réagir lorsque nous entendons certaines
critiques adressées au circuit actuel par des membres de la FIN
: déconnecté de la pratique de base, « les participants
ne sont pas nos clients », pas adapté pour le grand public…
Nous voudrions simplement rappeler que la fonction d’un Championnat
de France n’est pas d’être une épreuve de masse
mais une compétition de l’élite, vitrine du sport.
C’est sa médiatisation qui va toucher le grand public et
nous nous sommes efforcés, à la fois, d’organiser
des épreuves rigoureuses sur le plan sportif et de faire connaître
notre sport au plus grand nombre à travers une exposition médiatique
que beaucoup nous envient. Quant à la fonction épreuve de
masse, le créneau est remarquablement occupé par les épreuves
de type « Longue Distance » et c’est une excellente
chose. Confondre championnat d’élite et épreuves populaires
est un non-sens sportif. Par contre, il est indispensable qu’un
championnat de haut niveau s’appuie sur une large pratique à
la base, organisée et cohérente. Ce serait là le
travail d’une fédération qui jouerait réellement
son rôle. Il ne faudrait pas se tromper sur les responsabilités.
Côté Fédération Française
de Voile, on a affaire à une institution officielle incapable
d’organiser un Championnat de France Funboard digne de ce nom qui
a pris comme support le Funboard Tour pour y parvenir. Mais, alors que
nous faisions le travail qu’elle ne savait (voulait ?) pas faire,
la FFV a, depuis plusieurs années, « oublié »
de verser la moindre aide financière sans être pour autant
avare de critiques à notre encontre. Incapable de faire vivre la
structuration sportive du Funboard mise en place depuis 1995, elle cherche
à récupérer ce qui fonctionne. Il ne serait pas étonnant
qu’elle veuille s’approprier la notoriété du
Funboard Tour comme elle l’a déjà fait en essayant
de récupérer dans son giron la Formula Windsurfing via la
création d’un Championnat de France spécifique qui
n’avait aucune justification sportive si ce n’est celle de
se placer en « propriétaire » de cette discipline dans
la perspective où elle deviendrait olympique. Maintenant qu’elle
ne l’est officiellement pas, elle va essayer de refiler le bébé
à l’AFW qui pourra la gérer comme bon lui semble (retour
du titre de Champion de France sur le circuit AFW en 2006 ?). De la même
manière, les disciplines d’Expression (Vagues et Free Style)
n’étant sous-tendues par aucun enjeu politique et stratégique,
elle laisse le soin (et la charge) à l’association des coureurs
de faire le travail à sa place. Quant aux « Longues Distances
», très en vogue puisque réunissant un grand nombre
de coureurs, il ne serait pas surprenant que notre bonne fédération
s’y intéresse de très près pour en faire des
épreuves qu’elle ferait semblant de chapeauter. Tous ces
pratiquants qui font de la compétition, ça fait joli dans
un bilan ! En fait, toutes ces gesticulations politico-stratégiques
ne sont là que pour masquer une incapacité à organiser
une pratique cohérente et dynamique, de l’Ecole de Sport
à l’élite. Quand on n’a pas d’idées,
on récupère ce qui est fait par d’autres et on se
l’approprie…
Et, cerise sur le gâteau, la FFV vient de publier la traduction
des Règles de Course ISAF qui vont devoir également s’appliquer
au Funboard. La tendance « Je ne veux voir qu’une tête
! » a encore frappé. Imaginez qu’on puisse faire courir
avec un règlement identique des Optimists et une épreuve
de Vagues en Funboard. Au début des années 90, le constat
de ces incohérences majeures nous avait amené, en même
temps qu’une « dissidence » nommée F.PBA (l’histoire
se répète…), à concevoir des règles
spécifiques, remises à jour chaque année en collaboration
avec les coureurs. Malgré quelques imperfections, ces règles
fonctionnaient et permettaient d’organiser des épreuves de
qualité sur le plan sportif. Ce particularisme devait être
intolérable à nos « gouvernants » qui en ont
profité pour supprimer les qualifications spécifiques Funboard
des arbitres, un véritable bon coup politique censé faire
rentrer dans le rang (ou évincer de fait ?) les personnes dérangeantes
que nous sommes à leurs yeux.
Ainsi un arbitre habitué des régates
de 420 ou de Voile Radio-Commandée va pouvoir, sans plus de formalités,
diriger une épreuve de Funboard.
C’est d’ailleurs ce qui s’est déjà produit
lors des derniers Championnats de France Funboard Jeunes avec le bonheur
que l’on connaît (3 manches validées pour seulement
une petite partie des coureurs, plus de 200 gamins qui se déplacent
en Corse pour faire une semaine de parking, des décisions au gré
des diverses pressions, des coureurs dégoûtés qui
partent avant la fin de l’épreuve…). En attendant des
éclaircissements que nous avons demandé au Président
de la Commission Centrale d’Arbitrage (qui n’a pas daigné
nous répondre… pour l’instant ?), nous souhaitons sincèrement
bien du courage à nos collègues qui vont devoir appliquer
ces « nouvelles » règles et surtout aux coureurs qui
vont devoir les subir…
Côté coureurs, nous avons, dès le début de
la FPBA, souhaité travailler en étroite collaboration avec
le Comité des Coureurs parce que nous sommes convaincus qu’ils
doivent avoir une place prépondérante dans l’organisation
de leur sport. Cela semble logique puisque nous venons de là et
que nous avons été partie prenante de la création
de l’association et de son développement. Pourtant, depuis
quelques années, la communication s’est faite moins fertile.
Le travail en commun, les échanges réguliers… qui
avaient cours au début se sont faits moins fréquents. Les
coureurs qui ont créé l’association avaient connu
les temps difficiles des championnats organisés par la FFV. Nous
« militions » ensemble pour mettre en place des compétitions
dignes de ce nom. Nous pensions ensemble l’avenir du circuit. Nous
nous confrontions ensemble aux archaïsmes fédéraux…
Mais le temps a passé, les coureurs qui avaient « fait »
cette époque ont pris leur retraite et les compétiteurs
actuels n’ont connu, dans leur carrière, que des épreuves
gérées sous l’égide de l’association
des coureurs. Un certain esprit, basé sur la confiance et la convivialité
s’est estompé pour laisser la place à des attitudes
plus consuméristes. C’est regrettable mais ce doit certainement
être une évolution logique, liée à la «
maturité » du circuit ? Dans ces conditions, prendre un peu
de recul est devenu nécessaire pour nous, dans un circuit où
nous avons toujours souhaité travailler au service des coureurs.
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